Matériau bois et gestion forestière : moins de résineux et plus de feuillus ?

Découvrez la composition de nos forêts et les enjeux auxquels elles doivent actuellement répondre, tant en matière de changement climatique que de produits nécessaires pour les futurs projets de construction. Un travail coordonné entre tous les acteurs de la filière permettra un renouveau de la construction bois en France.

« Matériau bois et gestion forestière : moins de résineux et plus de feuillus dans les projets de construction ? » : pour télécharger gratuitement cet article publié dans le n° 194 de votre revue Qualité Construction (septembre-octobre 2022).

Exploitation optimisée des feuillus : abaisser les critères de qualité ou transformer les process

Jusqu’à aujourd’hui, le recours massif aux résineux a empêché la récolte de feuillus de bonne qualité pour être mis en oeuvre sur les chantiers. Deux pistes sont envisageables si l’on veut davantage exploiter les feuillus en bois d’oeuvre de qualité :

• soit abaisser les critères de qualité, en termes de diamètre minimal, de rectitude et de nodosité (quantité, dimensions et types de noeuds) ;
  soit mettre en place d’autres process, permettant par exemple de purger les noeuds et d’abouter ensemble les éléments exempts de défauts.

Une sélection de projets récents, réalisés avec des feuillus, sont présentés dans cet article pour montrer la variété des applications, en matériau brut ou reconstitué (lamellé-collé). Ainsi il est possible d’obtenir de plus grandes sections par assemblage de bois de feuillus reconstitués. C’est le cas notamment des lamellés-collés qui permettent de franchir des portées plus importantes sans poteaux.

Nicole VALKYSER BERGMANN, fondatrice du Forum Bois Construction : « Pour le cas spécifique de la France, avec une forêt de feuillus considérée comme la plus grande d’Europe, l’enjeu est donc de développer des équipements de seconde transformation du bois, la première étant le sciage. »

Vers une gestion plus résiliente des forêts

L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) souligne dans son Mémento de l’inventaire forestier 2021 que « la croissance des arbres sur la période 2011-2019 s’est ralentie (- 3 %) par rapport à la période 2005-2013 du fait des conditions climatiques difficiles pour les arbres (succession d’épisodes de sécheresse) et du développement de bioagresseurs ». Il constate également que sur cette même période, « les prélèvements ont progressé (+ 18 %) ».

Pour répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux, et avoir des forêts plus résilientes, permettant d’offrir aux acteurs de la construction un matériau de qualité et abondant, les spécialistes s’accordent à dire qu’il est important de varier les modes de gestion, d’encourager la diversification des itinéraires techniques et de massifier la régénération naturelle des forêts.

Pour Gildas PREVOST, animateur ressource et valorisation des bois à Fibois Bretagne, « les coupes rases et les plantations doivent être pratiquées quand il n’y a pas d’alternative techniquement pertinente. La prise en compte des sols et de l’environnement passe en particulier par une diversification des essences. »

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