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La paille : un matériau constructif écologique, économique et légitimé

Pourquoi un attrait pour ce matériau biosourcé renouvelable et local? Quels sont les points de vigilance sur les chantiers de construction en paille?

Longtemps cantonnée au domaine de la maison individuelle, la construction en paille a vu en quelques années s’élargir le champ des possibles et se multiplier le nombre de réalisations. Estimés à plus de 10 000 par le Réseau français de la construction paille (RFCP), les projets sont aujourd’hui des plus divers. Parmi eux, figurent des bâtiments d’habitation collectifs, jusqu’à R+7, voire R+10, des logements pour étudiants ou travailleurs, des immeubles de bureaux, mais aussi des Établissements recevant du public, crèches, écoles, lycées, gymnases, voire quelques casernes de pompiers et hangars agricoles. La paille y est utilisée pour ses fonctions isolantes en remplissage de parois, Isolation par l’extérieur (ITE) et/ou en support d’enduit.

« Matériaux biosourcés – La paille, un matériau écologique, économique et légitimé » : Bouton rouge et jaune invitant à cliquer sur le lien « ici » pour télécharger gratuitement cet article publié dans le n° 198 de votre revue Qualité Construction (mai-juin 2023).

Un matériau renouvelable et local

L’attrait pour la construction paille s’inscrit dans le contexte général de lutte contre le changement climatique et de mise en avant de solutions à faible empreinte environnementale. Issue de l’agriculture, au même titre que le chanvre ou le lin, la paille appartient à la famille des biosourcés, et des rares matériaux constructifs pouvant afficher un impact carbone négatif. Selon le calcul de l’Analyse du cycle de vie (ACV) dynamique mis en place par la RE2020, son recours contribue à faire baisser le bilan carbone des bâtiments. « En 2025, les exigences de la RE2020 vont être renforcées. Il ne sera pas possible d’atteindre les niveaux bas carbone sans intégrer de matériaux biosourcés. D’où l’intérêt d’avancer sur ces solutions », encourage Olivier JOREAU, président de l’Association des industriels de la construction biosourcée (AICB). Depuis 2022, la paille fait l’objet de deux Fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) collectives, l’une dédiée à la paille de plein champ issue de l’agriculture conventionnelle, l’autre à la paille issue de l’agriculture biologique. L’intérêt écologique de la paille réside également dans son caractère renouvelable, local et dans sa disponibilité sur la majeure partie du territoire. Le fait que la paille ne subisse aucun traitement lors de sa transformation en fait aussi une matière facilement recyclable en fin de vie.

Prévenir les risques liés à l’eau et au feu

Normée ou pas, la construction paille nécessite une attention particulière à l’eau et au feu pour éviter tout risque de dégradation remettant en cause la solidité et la pérennité des ouvrages. « La sensibilité à l’eau de la paille, et des biosourcés en général, vient de leur composante organique. Bien que les matériaux conventionnels puissent y être également sensibles, ils ne le sont pas dans les mêmes proportions du fait de leur origine », souligne Mariangel SANCHEZ, ingénieure, chargée du suivi des innovations à l’AQC. Du point de vue du risque incendie, la paille est un matériau inflammable (classe E selon la norme NF EN 13501-1) ayant une réaction au feu B-S1-d0 (EN 13501-1:2007). Tous ces points de vigilance et les bonnes pratiques ont été anticipés par le Réseau français de construction paille qui propose une formation « Pro-Paille » ouverte aux professionnels qui interviennent sur les chantiers (entreprises, architectes et bureaux d’études). Ils ont également été étudiés et documentés dans l’étude(1) menée en 2016 par l’AQC, ainsi que dans le Guide technique des matériaux biosourcés & géosourcés à l’usage des acteurs de la construction rédigé en partenariat par EnvirobatBDM (bâtiments durables méditerranéens) et le bureau de contrôle Apave.

Selon Laurent DANDRES, contrôleur technique et référent national biosourcé chez Apave, « il faut veiller à fermer “relativement” la paroi intérieure et à ouvrir la paroi extérieure pour éviter que trop d’eau ne chemine dans le mur. Le terme “relativement” traduit le fait qu’il existe un rapport de perméabilité à respecter entre l’intérieur et l’extérieur, le but étant que le mur respire. À l’extérieur, le ciment est de fait proscrit. On privilégie en revanche les enduits à la chaux et, dans le cas d’un bardage, les lames d’air ventilées avec des films pare-pluie et des panneaux très respirants côté extérieur. Il faut aussi être attentif aux panneaux, à leur éventuel rôle contreventant qui peut poser un problème. La valeur SD des matériaux, c’est-à-dire leur épaisseur d’air équivalente (SD = perméabilité x épaisseur), doit être étudiée avec attention pour tous les composants du complexe de mur. »

Cet article de notre revue Qualité Construction est mis gratuitement à votre disposition. Pour en savoir plus sur la revue et vous y abonner, cliquez ici.

(1)Étude Isolants biosourcés : points de vigilance (en cours de révision).

 

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