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Surchauffes estivales : quelles sont les solutions pour rafraîchir la ville ?

Pourquoi penser à la végétalisation et à l’ombrage ? Pourquoi améliorer les conditions de vie des arbres existants ? Qu’est-ce qu’un arbre de pluie ?

2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les élus et les services des collectivités territoriales prennent de plus en plus au sérieux les conséquences du dérèglement climatique. La lutte contre les îlots de chaleur s’avère aujourd’hui prioritaire si l’on veut des villes résilientes et vivables à l’heure où les canicules augmentent en nombre, en durée et en intensité. Tour d’horizon des initiatives locales et des solutions mises en oeuvre pour contribuer au rafraîchissement urbain naturel.

« Surchauffes estivales : quelles solutions pour rafraîchir la ville ? » : Bouton rouge et jaune invitant à cliquer sur le lien « ici » pour télécharger gratuitement cet article publié dans le n° 203 de votre revue Qualité Construction (mars-avril 2024).

Végétalisation et ombrages temporaires

Les élus, ainsi que les experts associés à cette démarche, soulignent l’importance d’une stratégie globale pour végétaliser les villes et offrir des espaces de fraîcheur accessibles à tous. Ils mettent en avant la nécessité de préserver des zones végétalisées. Éric LARREY, directeur de l’innovation de Verdi Ingénierie, estime que « pour fournir aux habitants un lieu de fraîcheur à cinq minutes à pied maximum, il faut avoir une vue d’ensemble. La stratégie de végétalisation demande de savoir quels sont les lieux d’habitation et les activités qui manquent de végétalisation. […] L’action publique doit toucher beaucoup de monde. »

De son côté, Clément GAILLARD, fondateur du bureau d’études Freio, met l’accent sur l’importance de solutions d’ombrage temporaires, comme les pergolas, pour pallier le temps de croissance des arbres. Il évoque l’impact positif de la nature en ville sur le bien-être psychologique, citant la règle du chercheur néerlandais Cecil KONIJNENDIJK sur les bénéfices de vivre à proximité d’espaces verts. Celui-ci a « démontré en 2021 le gain de santé mentale apporté par le principe des “3-30-300” : voir au moins 3 arbres depuis son logement, vivre dans un quartier avec une couverture arborée de 30 % minimum et vivre à 300 mètres maximum d’un parc ou d’une forêt. »

Préserver et améliorer les conditions de vie des arbres

Certains spécialistes comme Frédéric Ségur, fondateur du bureau d’études Arbre, Ville & Paysage, insiste sur l’importance d’améliorer les conditions de vie des arbres existants plutôt que de compter uniquement sur les nouvelles plantations pour compenser la perte de vieux arbres. Il met en lumière le temps nécessaire (50 ans) pour qu’un nouvel arbre atteigne les bénéfices environnementaux d’un platane mature. Il appelle à une réglementation stricte pour protéger les arbres dans les zones urbaines. En plus de leur protection, il préconise d’améliorer la qualité du sol pour favoriser leur croissance.

Il suggère enfin de planter moins, mais de manière plus judicieuse, en choisissant le bon arbre pour le bon endroit : « Travailler sur le sol et redynamiser les arbres est un levier de transformation douce. Souvent les villes mettent en avant la plantation de milliers d’arbres. Mais 1 000 arbres plantés aujourd’hui ne sont pas 1 000 arbres bien développés dans 20 ans. Il faut garantir la qualité avec la quantité, sinon ce sont des dépenses inutiles. Un seul arbre de 10 ans avec ses 100 m² de canopée sera meilleur que 10 jeunes plants morts parce qu’on n’a pas investi dans l’invisible, le sol. »

Le concept des « arbres de pluie »

Les « arbres de pluie » sont une technique d’aménagement urbain qui redirige l’eau de pluie vers les arbres pour favoriser leur irrigation et réduire les risques d’inondation. Ce système remplace l’approche traditionnelle qui évacue l’eau vers les égouts, améliorant ainsi l’évapotranspiration et soutenant la biodiversité en ville.

Cofondatrice du concept d’arbre de pluie à la Métropole de Lyon, fondatrice du bureau d’études Pluie et Biodiv, l’ingénieure Johana SANABRIA détaille les bienfaits de ce type d’aménagement : « Au-delà de 28 °C, et si le sol est trop sec, les stomates des végétaux se ferment et donc l’évapotranspiration diminue fortement. Et une terre humide est au moins 10 degrés plus fraîche que le trottoir à côté. Il est donc très important de faire pénétrer la pluie dans le sol. On élargit les fosses d’arbre existantes à une distance minimale de 1,5 m autour du collet pour une surface minimale de 10 m² par fosse. On remplace le sol anthropisé sans nutriments par une terre fertile amendée et on dirige les écoulements de la rue vers la ou les tranchées d’infiltration en entrée de fosse. Pour des fosses de plantation continues accueillant plusieurs arbres, des poches de stockage entre les arbres réalisent l’infiltration. »

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