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Photo de 3 numéros de la revue « Qualité Construction » de l'AQC, dédiée aux professionnels du bâtiment

Sinistres sériels – Le procédé Roofmate

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Revue Qualité Construction N°138 - Mai/Juin 2013
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La multiplication des toitures-terrasses dans les années 50-60 a permis de constater que les systèmes traditionnels tels que tuiles, ardoises, etc., étaient inadaptés pour assurer l’isolation, l’étanchéité et protéger contre les effets dans le temps du rayonnement solaire et des brusques variations de température. Vers 1964, la société américaine Dow Chemical Company propose aux maîtres d’ouvrage et constructeurs français, par le biais de sa filiale D.C. France, un produit de sa fabrication appelé Roofmate. Ce matériau se présente sous la forme de plaques de polystyrène de 1,25 m x 0,60 m que l’on dispose sur la maçonnerie pour la protéger du choc thermique, et qui reçoivent un complexe d’étanchéité posé dessus en adhérence, lui-même recouvert de gravillons. Le procédé a été inventé par la Dow Chemical, laquelle a vanté dans ses documents techniques et publicitaires la parfaite stabilité dimensionnelle de son matériau, moins cher que les isolants traditionnels et seul de sa catégorie à pouvoir être appliqué avec les complexes d’étanchéité posés à chaud. Malheureusement, une fois mis en place sur les terrasses, le Roofmate va se révéler à l’usage d’une importante instabilité dimensionnelle. Au fil du temps et des cycles climatiques, généralement cinq ou six ans après la réception, les mouvements du Roofmate entraînent la déchirure du complexe d’étanchéité, occasionnant des infiltrations. Le désordre se traduit par des fissurations qui se produisent toujours sur l’étanchéité, au droit des joints entre les panneaux Roofmate, à tel point que l’étanchéité apparaît quadrillée. Compte tenu de la grande diffusion du matériau en France entre 1968 et 1974, le problème est d’importance car le sinistre va toucher des milliers de constructions et, notamment un grand nombre de bâtiments scolaires. Au final, ce sériel va donner lieu à de très nombreuses déclarations de sinistres et à un grand nombre de procédures à travers le territoire, et va coûter plus de 200 millions de francs (valeur 1983).

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