Sinistres sériels – Les plaques profilées en fibres-ciment
En France, l’amiante-ciment a été utilisée pendant près d’un siècle pour la fabrication du ciment renforcé dans le domaine de la construction. En ajoutant 10 à 15 % de fibres d’amiante à un mélange de ciment portland et d’eau, on obtenait un matériau aux caractéristiques mécaniques excellentes, résistant aux alcalis, à la corrosion et aux conditions atmosphériques sévères, et dont le rapport coût/performance était imbattable. Les propriétés de renforcement de la fibre d’amiante conféraient des caractéristiques permettant de fabriquer des plaques de faible épaisseur et de faible poids, destinées à réaliser des bardages et des couvertures. Faciles à poser et économiques, ces couvertures en plaques ont trouvé des utilisations très nombreuses dans la construction des bâtiments agricoles mais aussi des bâtiments industriels ou sportifs. Ces plaques ondulées, dont la dimension variait de 1,25 m à 3,05 m, n’étaient utilisées – sauf conditions particulières – que sur des locaux à faible ou moyenne hygrométrie. Elles étaient posées sur support discontinu (pannes) ou continu (platelage, isolant rigide…). Dans les années 1990, on peut estimer la production européenne de plaques fibres-ciment à environ 12,5 millions de mètres carrés par an. L’interdiction d’utiliser l’amiante, qui s’est traduit en France par la publication du décret n° 96-1133 du 24 décembre 1996, va bouleverser la donne et obliger les industriels à reconsidérer la formulation de leurs produits et à faire entrer dans leur constitution des fibres de renfort de différentes origines.
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