Fiche technique
Désordres des enduits monocouches
Collection : Fiches Pathologie bâtiment
Date de parution : 2024
Date de dernière mise à jour : Janvier 2024
SOMMAIRE
1. Le constat
Les maçonneries extérieures sont très souvent recouvertes d’un enduit monocouche à base de liants hydrauliques. Ces enduits, qui relèvent du DTU 26.1, sont exécutés avec des mortiers performanciels prêts à l’emploi. Ils sont appliqués généralement en une ou deux passes « frais sur frais » avec le même mortier.
Leur fonction première est l’imperméabilisation ; ils ont accessoirement vocation à parer les parois. (schéma 1)
La plupart des dommages rencontrés sont liés à l’aspect et n’ont pas d’incidence sur la qualité et la durabilité de l’enduit. D’autres, par contre, affectent l’imperméabilité de la paroi.
2. Le diagnostic
Les désordres affectant l’aspect
- Le nuançage désigne des variations de couleur ou d’aspect de l’enduit. Il résulte de l’irrégularité de la préparation de l’enduit (dosage et malaxage) ou de l’application (reprises, épaisseur, uniformité du talochage…).
- Les spectres peuvent être permanents ou visibles seulement lorsque l’enduit est mouillé. Ils résultent du différentiel existant dans la prise ou la vitesse de prise de l’enduit entre les joints des maçonneries et la surface courante. Ce phénomène, lié à la nature des joints (porosité, largeur, arasement…), est réduit par l’application de l’enduit en deux passes et le respect des épaisseurs.
- Le faïençage est particulièrement inesthétique : c’est une microfissuration en forme de résille qui affecte la surface de l’enduit. Les finitions talochées et talochées éponge sont particulièrement sensibles à ce désordre. Sauf composition particulière de quelques enduits monocouches sous Avis Techniques spécifiques à ces finitions, le DTU et les certificats réservent ces aspects talochés aux petites surfaces (bandeaux, entourage de baies…).
- Les mousses et salissures sont dues au développement de micro-organismes sur des zones humides ou à des dépôts de salissures urbaines.
Les désordres affectant la durabilité
- La fissuration est due au comportement du support (angles de baies, au droit des planchers, joints mal bourrés ou trop épais…) mais également au retrait de l’enduit lié aux conditions d’application (excès d’eau, humidification insuffisante du support, temps sec, venté, chaud, variations d’épaisseur…) (schéma 2).
- Les pénétrations d’eau par porosité sont rares en l’absence de fissures. Elles sont dues à des épaisseurs insuffisantes d’enduit.
- Le décollement est consécutif à une mauvaise préparation du support (support farineux ou trop lisse, présence de poussières, humidification insuffisante, support gorgé d’eau, absence de couche d’accrochage…).
- Le brûlage (ou grillage) est dû à une dessiccation prématurée de l’enduit par absorption d’eau par le support ou du fait des conditions atmosphériques (temps chaud, vent sec).
- Le cisaillement du support se rencontre sur les supports à faibles caractéristiques mécaniques (béton cellulaire). Il est dû à l’application d’un enduit inadapté à ce type de support.
3. Les bonnes pratiques
Respecter les conditions de préparation du support et d’application du produit
- Attention aux enduits de couleur foncée, sensibles aux chocs thermiques (schéma 3).
- Choisir un produit adapté au support : bien préparer le support ; utiliser une couche d’accrochage (gobetis).
Attention, pour les maçonneries isolantes avec isolation thermique par l’intérieur ou répartie de type Rt3, les enduits monocouches OC3 ne sont pas recommandés.
Respecter les conditions d’application
- Respecter la quantité d’eau de gâchage.
- Respecter le temps de malaxage.
- Toujours gâcher le produit dans les mêmes conditions sur une même façade.
- Respecter les épaisseurs recommandées par le fabricant (minimum 10 mm).
- Protéger les têtes de murs et appuis d’ouvertures par un débord, muni d’une goutte d’eau.
- Incorporer des renforts d’armatures dans l’enduit à la jonction de deux matériaux support différents et au niveau des planelles de planchers.
- Privilégier l’application en deux passes.
- Ne pas entreprendre les travaux d’enduits en période de gel, sur des supports chauds ou desséchés, par vent sec, et pour les enduits colorés de parement, par temps de pluie, brouillard ou forte humidité, afin d’éviter la formation d’efflorescences. On admet habituellement une température extérieure comprise entre + 5 °C et + 30 °C.
- Protéger l’enduit par bâchage après application en cas de temps chaud, de vent sec ou de pluie.
4. L’œil de l’expert
5. L’essentiel
- Choisir l’enduit adapté au support.
- Respecter les conditions d’application (NF DTU 26.1).
- N’entreprendre les travaux que dans les conditions climatiques appropriées.
6. À consulter
- NF DTU 26.1 Travaux d’enduits de mortiers
- RAGE Maçonnerie isolante avec isolation thermique par l’intérieur ou répartie. Partie 1 (§4.2) (août 2014)
- Cahier du CSTB 1633 Définition et classification des ouvrages de revêtement extérieur de façades en maçonnerie ou en béton