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SOMMAIRE
Les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur posés en travaux neufs et concernés par cette fiche sont constitués de panneaux isolants en polystyrène recouverts d’un sous-enduit armé revêtu d’un RPE (Revêtement de Peinture Epais organique ou minéral) ou d’une finition hydraulique. Le complexe est collé, calé/chevillé ou fixé mécaniquement (profilés de maintien) sur la paroi d’un bâtiment neuf ou ancien et assure l’isolation thermique, l’étanchéité et l’esthétique d’ensemble. Ces travaux peuvent encore aujourd’hui donner lieu à une pathologie importante, en fonction du contexte d’application, de la qualification de l’entreprise, des procédés utilisés…
Dans un premier temps limités à des problèmes d’aspect, ces désordres peuvent évoluer dans le temps en allant jusqu’à compromettre les caractéristiques d’isolation et d’étanchéité des façades. Les désordres résultent le plus souvent de facteurs concomitants. Ils sont plus significatifs sur les façades exposées aux chocs thermiques ou aux vents et plus généralement aux intempéries.
Ils résultent principalement des variations dimensionnelles des panneaux, du mauvais positionnement des rails de départ ou des profilés, du mauvais agencement des isolants (découpe), de l’absence de harpage en angle, de l’utilisation abusive de mousse expansive ou de colle (placée sur les chants verticaux des panneaux à des fins de comblement), d’une insuffisance de fixation, en relation avec une épaisseur insuffisante du sous-enduit (économie de matière), un défaut de positionnement de l’armature, ou une mauvaise utilisation de la colle. Les fissurations peuvent également être causées par un mélange d’isolants PSE blancs et gris, pratique interdite pour cause de dilatation thermique différentielle entre les deux types de produits (avec aussi un tuilage possible à la clef).
Ces désordres sont souvent révélateurs de l’absence de la couche d’impression assurant la parfaite adhérence de la finition sur le sous-enduit armé. Ils peuvent aussi être la résultante des désordres évoqués ci-dessus, par le biais
d’infiltrations d’eau à l’arrière de la finition suite à un manque d’entretien des couvertines.
Ces désordres sont relatifs à la non-prise en compte des phénomènes de pression/dépression exercés par les vents sur les façades, révélant des fixations inadaptées ou en quantité insuffisante. Les systèmes sont pourtant en général sous avis techniques, et le nombre de fixations y est défini en fonction de divers paramètres, par exemple la localisation, la hauteur, les zones de rives, les zones à risque.
Le module d’élasticité du revêtement de finition est parfois inadapté en regard des mouvements et sollicitations transmis à l’ITE. La présence d’un isolant susceptible d’absorber l’eau de gâchage des premiers micromètres de l’enduit de finition, créant ainsi un déficit d’hydratation à l’interface isolant /enduit, accentue la pathologie.
Des négligences au niveau de la mise en œuvre, de la prise en compte stricte des conditions climatiques (soleil, température, vent…), du dosage, du mode d’application, du respect des épaisseurs de produits et du produit chaux utilisé expliquent la sinistralité observée.
Des infiltrations se produisent :
L’étude thermique doit donner des préconisations sur la constitution complète de la paroi (pare vapeur…), son niveau de perméance, ou le type de ventilation associé afin de ne pas provoquer l’apparition de condensation et de moisissures pouvant engendrer une dégradation de la qualité de l’air intérieur.
Le choix de systèmes ITE évalués techniquement par un organisme agréé limite l’apparition de pathologies.
Pour la partie produit, il est ainsi préférable d’utiliser des systèmes disposant d’un Avis Technique (ATEc) ou d’une Évaluation Technique Européenne (ETE) dont la vocation est d’évaluer les caractéristiques essentielles du produit. Le fabricant propose alors une Déclaration de Performances (DoP) sur son système évalué.
Les règles de mise en œuvre et le domaine d’application sont décrits séparément, par exemple dans un DTA (Document Technique d’Application) ou un ATEc qu’il convient de suivre scrupuleusement.
L’évaluation sur la partie produit et celle sur la partie mise en œuvre des systèmes sont toutes deux indispensables.
Les recommandations professionnelles RAGE *et le cahier du CSTB 3035 donnent des schémas généraux d’aide à la conception des parties d’ouvrages d’ITE, croquis pouvant également aider à la mise en œuvre.
Les menuiseries extérieures constituent un point sensible. La réglementation thermique RT 2012 permet globalement un calcul de performance thermique relativement à des exigences minimales requises.
Les déperditions thermiques causées par les chevilles (métalliques) sont notamment à prendre en compte.
Les apports solaires à travers les baies sont évoqués. Plus les épaisseurs d’isolant sont importantes (jouant un rôle de masques latéraux), plus la perte de lumière liée à l’effet tunnel s’accroît (réalisation de chanfreins ou de troncatures). En conséquence, la jonction des menuiseries extérieures avec l’ITE revêt un aspect important. Dans ce cas, il convient de préconiser la pose de menuiseries (fenêtres, baies) au nu extérieur qui favorise l’apport de lumière mais ceci impose une étanchéité à l’eau parfaite.
Plus généralement, quelle que soit la position de la menuiserie dans l’épaisseur du complexe paroi / ITE, il faut :
Il convient de respecter les contraintes climatiques imposées par le site et les températures extérieures minimales et maximales de mise en œuvre.
NOTA : la jonction avec l’isolation des toitures (entres autres toitures-terrasses) se réalise par la protection de l’acrotère avec une couvertine étanche et un isolant. Un relevé d’étanchéité arrive sur la partie plane supérieure de l’acrotère, sous l’isolant.
Des autocontrôles sous forme de fiches et à adapter à chaque chantier sont également prévus dans les recommandations professionnelles RAGE* (annexe J) durant tout le déroulement de mise en place du procédé.
Ils sont à effectuer pour :
En partie courante, il convient de s’assurer que :
Sur les points singuliers, il est nécessaire de vérifier que :
La réalisation d’un calepin de chantier et l’obtention d’un carnet de détails de la maîtrise d’oeuvre permettent, de la conception à l’exécution, d’éviter certaines malfaçons parfois rédhibitoires et coûteuses. Chaque étape d’autocontrôle (et donc de mise en œuvre) devrait faire l’objet d’un reportage photographique.
Le sujet est compliqué et demande la plus grande attention de la part de tous les acteurs du chantier (MO, MOe, entreprises, industriels et contrôleur technique). Nous renvoyons pour ce chapitre à la réglementation, aux textes et arrêtés. Précisons que l’IT 249, qui est une instruction référencée dans plusieurs textes réglementaires (ERP, habitations, IGH, ICPE, atrium ERT, …) reste le référentiel incontournable et obligatoire.
Il convient de choisir les matériaux en fonction de leur réaction au feu, de l’épaisseur demandée, du type de bâtiment concerné (réglementations particulières sur IGH ou ERP), des exigences C+D de la façade, de la hauteur du bâtiment.
Se référer également aux indications inscrites dans les avis techniques des procédés.
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