
Rapport / Étude
Destinés au maintien de massifs de terre de faible hauteur (moins de 2 m en général), ces petits ouvrages annexes de pavillons sont généralement construits en maçonnerie, très souvent sans l’aide d’un bureau d’études.
La stabilité des murs de soutènement en maçonnerie (blocs de béton, briques pleines, pierres, béton banché non armé) est assurée par leur propre poids (on parle de « mur-poids »). Pour maintenir son équilibre, le poids du mur doit permettre de contrebalancer (voir schéma 1) :
Une épaisseur insuffisante de la paroi ou une mauvaise évacuation des eaux de ruissellement peuvent entraîner des fissurations ou le bombement du mur, son basculement partiel (voir schéma 2), voire son effondrement.
Enfin, suivant la pente générale du terrain surplombant l’ouvrage, le risque de grand glissement doit également être évalué.
Il y a deux principales causes de désordres.
Les poussées sur le mur résultent :
Constitué d’un mur et d’une fondation, l’ouvrage de soutènement est considéré comme autostable. Cela signifie que le mur doit être suffisamment lourd et rigide pour résister sans déformation excessive aux différentes poussées. La prise en compte des chaînages dans le calcul de la stabilité n’est pas autorisée (cf. DTU 20.1 Partie 4). En revanche, des raidisseurs (poteaux en béton armé incorporés dans l’épaisseur du mur) ou des contreforts peuvent s’avérer nécessaires. Les caractéristiques de la semelle (dimensions, ferraillage) doivent également être calculées en prenant en compte les poussées.
La liaison fondation-mur est un point crucial. La liaison attentes-ferraillage du mur peut être négligée, les ancrages chimiques d’attentes oubliés ne peuvent pas remplacer la liaison des armatures des semelles. La mise en œuvre des armatures est à contrôler avec soin (armatures non symétriques).
L’absence, la mauvaise conception ou le mauvais fonctionnement des systèmes de drainage et d’évacuation des eaux de ruissellement sont une cause fréquente de sinistre.
En s’accumulant derrière la paroi, les eaux de ruissellement exercent sur celle-ci une poussée hydro-
statique qui vient s’ajouter à celle déjà exercée par le terrain sec. Or, aucun mur de soutènement, prévu pour être autostable et calculé pour résister à la seule poussée des terres, n’est capable de résister à des pressions hydrostatiques.
Remarque : relevant d’un cas particulier, la présence d’une nappe phréatique n’est pas abordée dans cette fiche.
Mur ancien de soutènement en pierre sèche (ou hourdé à la terre) : éboulement dû à une surcharge d’exploitation sur la plateforme au-dessus.
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