
Fiche technique
Le risque de rupture d’un élément en lamellé-collé est heureusement rare. Mais il ne faut pas moins se préoccuper des fissures constatées sur certaines pièces, afin d’en déterminer la ou les causes et d’en apprécier l’éventuelle gravité. Il faut distinguer :
Le lamellé-collé reste un matériau à base de bois sensible à l’humidification et au séchage : mis dans une ambiance sèche, le bois va progressivement perdre son humidité et se rétracter jusqu’à présenter des « gerces de dessiccation ». Ces gerces peuvent se produire soit en partie courante, soit au droit d’assemblages importants bloquant le retrait hydrique des bois.
Les délaminations sont la conséquence d’un défaut de fabrication en usine, plus précisément d’un mauvais collage entre les lamelles constituant un élément. La délamination peut avoir plusieurs causes :
Le mode de travail de l’élément considéré doit déjà pouvoir renseigner sur la cause possible de la fissuration. Notamment une sollicitation en traction transversale a été longtemps un élément défavorable de par la surestimation maintenant bien connue de la contrainte admissible correspondante qui existait dans les règles CB71.
Cette surestimation a depuis été revue : la définition des classes de résistance et les contraintes admissibles associées sont fixées par la NF P 21- 400 qui prévoit, pour la traction transversale, une valeur de 0,15 à 0,30 MPa suivant la classe des bois utilisés.
L’évaluation de l’importance de ces fentes et des modalités de leur réparation peut se faire en référence aux « Recommandations pour la réparation de bois LC structural présentant des fissures et des fentes », émanant du SNCCBLC.
Lors des phases de levage en période estivale, les poutres en LC peuvent être exposées à de hautes températures, en particulier sur les essences de bois à fort retrait tangentiel.
Porter une attention particulière aux sollicitations qui engendrent des efforts de traction transversale et de cisaillement longitudinal dans les plans de collage.
En cours de travaux, effondrement d’une charpente constituée de portiques en lamellé-collé.
Photo © SARETEC – Pierre LAMORIL