
Article technique
SOMMAIRE
Auréoles et taches de moisissures sont les principaux signes de condensation dans les logements, visibles le plus souvent dans les endroits froids et faiblement ventilés : cueillies de plafonds, encoignures des cloisons, parois des penderies, …
Passé un certain stade de gravité, ces dommages sont souvent confondus par les occupants avec des fuites ou des infiltrations. Ils sont susceptibles d’avoir de sérieuses répercussions sur le plan de la santé et du confort des occupants, mais aussi au niveau de la conservation du bâti.
L’air ambiant contient de la vapeur d’eau en quantité variable. Elle provient de l’évaporation des eaux terrestres, de la respiration animale et végétale, ainsi que des activités humaines (cuisson, douche…). À tout moment, l’air contient une certaine quantité de vapeur d’eau, appelée Humidité Relative (HR).
À une température et une pression données, l’air ne peut contenir qu’une quantité limitée d’eau sous forme de vapeur.
Cette quantité maximale croît avec la température. L’ensemble de ces valeurs limites peut être obtenu par simple lecture sur le diagramme de Mollier.
La condensation est la transformation en eau liquide de la quantité excédentaire de vapeur d’eau contenue dans un air saturé (HR = 100 %).
Elles peuvent s’observer sur les zones froides telles que sur les simples ou doubles vitrages des menuiseries, sur les parois opaques (murs), les sols (carrelages par exemple), les ponts thermiques (structurels ou dus à des défauts d’exécution), les dallages sur terre-pleins mal ou peu isolés, sur les faïences de salle de bain…, également propices à l’apparition de moisissures.
Exemple de condensation au niveau d’une menuiserie.
Photo © 2017-AQC – Erwan BIDAN
Essentiellement hivernal, ce phénomène est lié à la tendance de la paroi à laisser passer vers l’extérieur les calories d’un local chauffé. On l’évalue sous la forme d’un coefficient de transmission thermique (K) qui dépend de l’épaisseur de la paroi et des matériaux qui la constituent.
Lorsqu’une paroi a une mauvaise résistance thermique (coefficient K élevé), c’est le cas des simples vitrages, la température surfacique peut être très inférieure à celle de l’air ambiant. L’air au contact de cette surface se refroidit, et une partie de la vapeur d’eau qu’il contient se condense en eau liquide. Cette surface deviendra donc rapidement le siège de condensations, voire de ruissellements dès que la température extérieure sera très inférieure.
En revanche, lorsqu’une paroi a une bonne résistance thermique (coefficient K faible), la température surfacique du mur est voisine de celle de l’air ambiant. Il y a peu de risques que l’air se condense à proximité de cette surface.
La pression de vapeur d’eau étant généralement plus importante à l’intérieur qu’à l’extérieur en France européenne (l’inverse peut se produire dans les DROM), celle-ci migre au travers des parois depuis l’intérieur vers l’extérieur. De plus les matériaux de construction (béton, terre cuite, plâtre…) présentent un certain degré de résistance à la diffusion de vapeur d’eau, ils permettent à une quantité plus ou moins importante de vapeur d’eau de passer.
En l’absence de pare-vapeur côté intérieur, la vapeur d’eau se diffuse au travers de la paroi. Sous l’effet de l’abaissement de la température, elle va se condenser au droit du point de rosée. L’eau ainsi formée à l’intérieur de la paroi peut provoquer des dommages (humidification des isolants…).
Exemple de condensation au travers de la paroi (photos prises après démontage des lambris).
Photo © 2015-AQC – Mathieu CORTAL (absence de pare vapeur intérieur)
Dans le cadre de la construction de bâtiments performants type BBC, l’étanchéité à l’air est un critère fondamental.
La ventilation des pièces doit également être parfaitement adaptée au logement (position, dimensionnement) afin de permettre l’évacuation adaptée de la vapeur d’eau.
La défaillance de positionnement du pare-vapeur (absence ou malfaçon) ou la mise en œuvre d’un pare-vapeur inadapté (performance Sd non respectée) peuvent entraîner un défaut de blocage de vapeur d’eau.
Bien prendre en compte la nature des matériaux du mur existant lors de travaux d’amélioration ou de rénovation énergétique. Selon le cas, la mise en place d’un pare-vapeur se révélera nécessaire pour prévenir la condensation interne.
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