
Fiche technique
La couverture peut présenter des déformations visibles, avec des tuiles qui ne sont plus alignées :
c’est le signe d’une déformation (fléchissement, déversement) de la charpente industrialisée.
En revanche, on recense des sinistres en rénovation, lorsque l’aménagement des combles entraîne une coupe des fermettes exécutée sans discernement, sans étude spécifique des principes de stabilité forcément affectés.
Les charpentes industrialisées en bois assemblées par des connecteurs métalliques sont utilisées pour les maisons d’habitation, mais aussi des bâtiments plus vastes tels que des magasins ou des hangars.
La plupart des déformations affectant ces fermettes proviennent du flambement ou du déversement des pièces comprimées (arbalétriers, diagonales). En effet, le poids de la couverture et des plafonds génère dans les barres constituant les fermettes des efforts de traction ou de compression. Or, les pièces de bois utilisées sont parfois de faible épaisseur (36 mm) et pourtant longues de plusieurs mètres. La compression qui transite dans ces pièces peut provoquer un flambement : un arbalétrier se déforme, il entraîne ses voisins attachés par les liteaux et c’est l’ensemble de la charpente qui est affecté.
Le phénomène peut conduire à un effondrement de la toiture, notamment lorsque les pignons sont contreventés par la charpente (risque de déversement). La situation peut devenir critique par temps de vent.
Pour s’opposer à ces déformations, il convient donc de mettre en œuvre des barres antiflambement et de contreventement, conformément au plan de pose fourni par le fabricant.
En rouge : les barres venant s’opposer au flambement des arbalétriers, appelées aussi « antiflambage ». En bleu : les barres dites de contreventement apportant à la charpente sa stabilité d’ensemble. En vert : des barres rejoignant les nœuds, ou barres filantes, appelées aussi « lisses sur entrait ».
Des erreurs de dimensionnement ou de calcul peuvent aussi être source de désordres. Les fermettes sont le plus souvent dimensionnées par ordinateur, ce qui sous-entend que les hypothèses de calcul cadrent avec la réalité. La modélisation doit prendre en compte les lignes d’épure et les conditions d’appui (rotule, appui glissant…). Les charges ponctuelles telles que les souches de cheminée ou les possibilités d’accumulation de neige ne doivent pas être sous-estimées.
Le calcul doit concerner également les formes spéciales (tronquées ou dissymétriques), telles que les fermes de chien-assis, de fenêtre de toit ou sur trémie d’escalier, sujettes à déformations particulières.
Les fermettes doivent être régulièrement espacées et parfaitement solidarisées au gros œuvre. Leur verticalité doit être soignée.
Il conviendra de ne pas poser une fermette qui se serait déformée pendant le transport ou qui aurait été mal stockée (une fermette gauche se déformera anormalement).