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Flop 10 Logements collectifs 2025 : les équipements sanitaires problématiques

Actualité
Publié le 17/06/2025
Photo d'un immeuble d'appartements récents. Logo du Dispositif SYCODÉS de l'AQC en haut

Le Rapport de l’Observatoire de la Qualité de la Construction confirme la progression des équipements sanitaires (10,5 % des effectifs) dans les logements collectifs, tandis que les revêtements de sol intérieurs restent en tête des coûts de réparation avec 11,8 %.


Logements collectifs : quels sont les éléments d’ouvrages les plus sinistrés ?

Graphique des désordres en % de l'effectif pour les logements collectifs - Observatoire de la Qualité de la Construction AQC

Le graphique ci-dessus présente les typologies de désordres en pourcentage de l’effectif pour les logements collectifs. En rouge sont présentés les chiffres de la période 2022-2024, en bleu foncé la décennie 2015-2024, en bleu moyen la décennie 2005-2014 et en bleu clair la période 1995-2004. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.

Sans surprise, le premier constat porte sur la catégorie « Équipement sanitaire », dont les sinistres continuent d’augmenter avec 10,5 % du nombre de désordres.

Douches sans ressaut : source principale de sinistres

« La mise en œuvre de douches sans ressaut ou à faible ressaut, qui ont augmenté pour des questions d’accessibilité, est une source fréquente de fuites et d’infiltrations, ainsi que les problèmes de calfeutrement de rosaces », explique Johan Dutheil, référent technique « Construction » chez Groupama Assurances Mutuelles.

Défauts de mise en œuvre récurrents

« Comme pour les maisons individuelles, la raison en incombe principalement à une mauvaise application du DTU traitant de la mise en œuvre des receveurs, avec des conditions de calage non respectées et une confusion entre le joint mastic de finition et celui d’étanchéité, notamment lorsque les bords libres de 5 mm d’encastrement du bac ne sont pas respectés. Une autre raison qui peut être cumulative est la mauvaise réalisation du traitement d’étanchéité du mur et du support », précise Johan Dutheil.

En cause également, le mauvais entretien des équipements (joints pas refaits, par exemple) par les syndics et les copropriétaires.

Avec 8,5 %, les désordres liés aux fenêtres et portes-fenêtres traditionnelles extérieures conservent une part importante du classement, toujours en raison des problèmes d’infiltration causés par des défauts de liaison entre la menuiserie et la structure.

Même si les statistiques diminuent légèrement, les toitures-terrasses totalisent également des désordres importants (10,7 % en additionnant les deux catégories concernées), pour représenter finalement le premier poste de sinistres.

Problèmes d’entretien par les copropriétés

« Comme pour les maisons individuelles, il s’agit souvent d’un manque d’entretien par la copropriété, qui génère des infiltrations importantes », explique Stéphane Burin, expert construction chez Polyexpert Construction.

Points singuliers critiques

« C’est au niveau des points singuliers qu’apparaissent les désordres, ajoute Johan Dutheil. Même si le NF DTU rend l’entretien annuel obligatoire, dégager les entrées d’eau ne suffit pas. Il faut aussi veiller à vérifier que les dispositifs écartant en tête de relevés les eaux de ruissellement, que ce soient les bandes solins ou bien encore les becquets, soient bien entretenus afin d’éviter le décollement ».

Le poste « Réseaux d’eau intérieurs au bâtiment », quant à lui, continue de baisser, sans doute grâce au remplacement des réseaux en cuivre par du PER. Ces derniers restent cependant soumis à des risques d’écrasement, notamment lors de la réalisation des planchers, et de percement lors de la pose des cloisons.


Logements collectifs : quels sont les éléments d’ouvrage les plus coûteux à réparer en cas de désordres ?

Graphique des désordres en % du coût pour les logements collectifs - Observatoire de la Qualité de la Construction AQC

Le graphique ci-contre présente la répartition en pourcentage du coût total des désordres pour les logements collectifs. En rouge sont présentés les chiffres de la période 2022-2024, en bleu foncé la décennie 2015-2024, en bleu moyen la décennie 2005-2014 et en bleu clair la période 1995-2004. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.

Cette année encore, les revêtements de sol intérieurs demeurent en haut du podium des désordres avec 11,8 %.

Impact financier majeur du carrelage

« Les problèmes de carrelage sont coûteux à réparer car il faut tout refaire, y compris parfois le plancher chauffant. De plus, les occupants doivent souvent déménager pendant la durée des travaux », souligne Catherine Labat, experte construction et présidente de Commission Observation à l’AQC.

Cependant, la catégorie amorce une légère baisse. « Peut-on le lier à la révision du NF DTU 52.1 et aux efforts de prévention portés par l’AQC et les instances professionnelles CAPEB/UNECP-FFB ? », s’interroge Johan Dutheil.

Sans surprise, le poste « Équipement sanitaire » se classe en seconde position et continue d’augmenter légèrement, notamment pour les raisons de mauvais calage des baignoires et receveurs acryliques évoquées plus haut.

Les désordres de toitures-terrasses totalisent 9 % des coûts, ce qui n’est pas négligeable mais représente une stabilisation.

« Cela est positif, surtout au regard de l’aggravation des conditions climatiques avec des épisodes pluvieux de plus en plus intenses, constate Johan Dutheil. Ici, ce sont principalement les points singuliers et les traitements de relevés et leur protection (couvertines) qui nécessitent le plus d’attention par les maîtres d’ouvrage en termes d’entretien et qui sont les plus sinistrants. »

Dans ce Flop 10, on peut remarquer un nouvel arrivant : le poste « Couverture en grands éléments ». Il semble, en effet, que le bac acier soit de plus en plus utilisé en logements collectifs, « ce qui fait augmenter les chiffres, selon Catherine Labat. À voir ce qu’il advient dans les années à venir. »

Zinc à joints debout problématique

De son côté, Stéphane Burin met en cause le zinc à joints debout qui, lorsqu’un désordre survient en un point précis, nécessite néanmoins de démonter une grande partie de la couverture, d’où des coûts de réparation élevés.


Analyses détaillées par type de bâtiment

Consultez notre rapport complet de l’Observatoire de la qualité de la construction 2025 pour des analyses détaillées et des insights précieux pour les professionnels du secteur.

Données issues de la base Sycodés – Analyse des désordres décennaux sur la période 1995-2024

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