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Publié le 17/06/2025
Les désordres du bâtiment par l’image : palmarès du Concours Photo AQC 2025
Bravo aux lauréats de la 20e édition de notre Concours Photo « Éviter les désordres dans le bâtiment, apprendre par…
Le Rapport de l’Observatoire de la Qualité de la Construction révèle un changement notable pour les maisons individuelles : les couvertures en petits éléments atteignent 9,7 % des effectifs (première fois en tête), tandis que les revêtements de sols dominent les coûts de réparation avec 14 %.
Le graphique ci-contre présente la répartition en pourcentage de l’effectif des typologies de désordres pour les maisons individuelles. En rouge sont présentés les chiffres de la période 2022-2024, en bleu foncé la décennie 2015-2024, en bleu moyen la décennie 2005-2014 et en bleu clair la période 1995-2004. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.
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Pour la première fois depuis des années, ce ne sont plus les revêtements de sols intérieurs qui sont en tête du Flop 10 mais ce sont les désordres de couverture en petits éléments, avec 9,7 %. Ils ont un peu augmenté depuis l’analyse réalisée l’année passée.
« Une situation probablement liée à des problèmes de mise en œuvre au niveau des points singuliers, avec des noues souvent non conformes au NF DTU », constate Stéphane Burin, expert construction chez Polyexpert Construction.
« Il faut dire que la conjoncture est difficile. Le métier de couvreur est besogneux et dur. Beaucoup de couvreurs partent à la retraite. Ceux qui restent ont du mal à trouver des apprentis et les sous-traitants sont de moins en moins compétents pour ce type d’ouvrage », précise l’expert.
Pour ce qui est des revêtements de sol intérieurs, on note une baisse importante sur la dernière période, qui s’explique « soit par le développement des parquets et dalles PVC clipsées, moins sinistrants que le carrelage, soit par une meilleure mise en œuvre », selon Catherine Labat,experte construction et présidente de la Commission Observation à l’AQC.
« Concernant le carrelage, nous sommes en train de démarrer une réflexion, dans le cadre de l’AQC, portant sur la problématique des référentiels. En effet, suivant la taille des carreaux, la nature de la chape, le support, le mode de pose…, ce n’est pas le même référentiel technique qui s’applique. L’objectif est d’établir un document synthétique qui permettra facilement aux entreprises de savoir quel référentiel adopter pour chaque situation », explique Catherine Labat.
Avec 7,3 % des sinistres, la catégorie « Équipement sanitaire » reste importante, même si elle a légèrement baissé par rapport à 2023. La sinistralité principale reste celle des douches sans ressaut ou à faible ressaut.
« Avec une mauvaise application du NF DTU et une confusion sur le joint d’étanchéité entre le plombier et le carreleur », s’accordent à dire les experts. « On s’aperçoit que, pour la plupart des sinistres, les conditions de calage des bacs à douche ne sont pas respectées. Pour les receveurs en acrylique, couramment utilisés, leur tendance à se déformer avec le temps en cas de mauvais calage favorise l’ouverture des joints et le passage d’eau », explique Johan Dutheil, référent technique « Construction » chez Groupama Assurances Mutuelles.
Les experts mentionnent toutefois le fait que le Focus Douches avec et sans ressaut de l’AQC et le Guide pour la mise en œuvre d’une douche accessible « zéro ressaut » dans les salles d’eau à usage individuel en travaux neufs du CSTB pourraient, à terme, endiguer la progression de ces désordres.
Si ces désordres ont tendance à diminuer, la catégorie « Façade lourde à base de maçonnerie en blocs de béton » demeure néanmoins importante avec 6,2 % et une cinquième place.
Stéphane Burin explique cela par des problèmes de fissurations en façade liés au tassement résiduels des systèmes de fondations ou à la dilatation des matériaux utilisés sans remettre en cause la solidité et la stabilité de l’ouvrage. « Bien souvent, l’assureur ne donne pas suite car le problème est esthétique et non pas structurel, d’où des désordres plus importants en volume qu’en valeur. »
À noter également la sinistralité des toitures terrasses, avec l’arrivée cette année de celles « Sans protection rapportée ». « Au total, dans ce Flop Ten, les toitures-terrasses totalisent 7,1 %, ce qui n’est pas négligeable, commente Catherine Labat. En effet, les maisons d’architectes à toit plat sont de plus en plus courantes. »
Le graphique ci-contre présente la répartition en pourcentage du coût total des typologies de désordres pour les maisons individuelles. En rouge sont présentés les chiffres de la période 2022-2024, en bleu foncé la décennie 2015-2024, en bleu moyen la décennie 2005-2014 et en bleu clair la période 1995-2004. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.
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Avec 14 % des coûts de réparation contre 8,9 % « seulement » en volume, les revêtements de sol intérieur sont toujours en tête de ce Flop 10, montrant le fort impact financier de ce type de désordre.
En cause, une mauvaise mise en œuvre du carrelage et la pose de parquet sur une chape souvent pas totalement sèche. Mais, bonne nouvelle, les sinistres régressent d’année en année. « Il est possible que la révision du DTU ait eu un effet préventif », commente Johan Dutheil.
En seconde place, les fondations superficielles, avec 9,8 %, représentent des sinistres extrêmement coûteux mais en baisse régulière. Pendant longtemps, les études de sol n’ont pas été suivies ou même non réalisées par les particuliers qui faisaient construire leur maison. Résultat, un tassement et des fissures en façade et parfois même des planchers.
« Aujourd’hui, il est important de bien connaître les effets du réchauffement climatique, souligne Julien Beideler, secrétaire général de l’UMGO-FFB. On voit des bâtisses qui ont été construites avec des règles de construction plus anciennes, qui n’ont pas bougé pendant quarante ans et qui se mettent à fissurer car elles ne sont pas du tout adaptées aux épisodes climatiques que l’on vit maintenant. »
L’ordonnance d’application de la loi Elan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) de 2020, qui rend obligatoires les études de sol pour les terrains à bâtir dans les zones soumises à l’aléa de retrait/gonflement des sols, semble cependant commencer à porter ses fruits.
À noter également la catégorie « Façade lourde en éléments de terre cuite », dont le coût de réparation augmente sur les trois dernières périodes.
Les briques de terre cuite requièrent une pose à joints minces, qu’il faut maîtriser, explique Julien Beideler. Cela suppose d’utiliser des blocs et accessoires exempts de défauts de fabrication, de réaliser une arase précise et d’être vigilant sur la pose du premier rang. Tout « point dur » peut être à l’origine de contraintes qui se traduisent par l’apparition de microfissures sur l’enduit. Par ailleurs, pour la réalisation de cet enduit, il faut veiller à bien humidifier le support au risque d’avoir des défauts d’adhérence ».
Nouvelle catégorie arrivée cette année dans ce Flop 10, « Mur enterré ou de soubassement », avec 3,5 % du coût des désordres.
« Il s’agit d’ouvrages à risques, précise Catherine Labat. Pour résister aux poussées de terre et d’eau, les murs de soutènement doivent être bien réalisés. Et pour les maisons individuelles, les études sont toujours plus légères qu’en logement collectif. »
Il n’empêche que le pourcentage de coût a tendance à baisser au fil des périodes. « Sans doute que les constructeurs s’améliorent, explique Stéphane Burin. Mais il y a aussi un effet mécanique du fait de la baisse drastique de la construction de maisons individuelles ces dernières années. »
Consultez notre rapport complet de l’Observatoire de la qualité de la construction 2025 pour des analyses détaillées et des insights précieux pour les professionnels du secteur.
Données issues de la base Sycodés – Analyse des désordres décennaux sur la période 1995-2024
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