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Les 10 éléments d’ouvrage les plus impactés par les désordres décennaux en construction

Actualité
Publié le 24/06/2024
Un homme en costume tenant un modèle d'immeuble, entouré de graphiques. Le logo du Dispositif SYCODÉS de l'AQC est visible en haut.

Chaque année, dans notre rapport de l’Observatoire de la Qualité de la construction, nous publions des informations clés sur les sinistralités dans le bâtiment, collectées grâce à nos 4 Dispositifs d’observation.

  • logements collectifs
  • maisons individuelles
  • locaux d’activité.

Il est important de relativiser ces résultats en fonction des parts de marché des techniques les plus employées.

Logements collectifs : quels sont les éléments d’ouvrages les plus sinistrés ? 

Graphique montrant les typologies de désordres en pourcentage de l’effectif pour les logements collectifs, avec les dix principales catégories de désordres selon l'Observatoire de la Qualité de la Construction (AQC).

Le graphique ci-contre présente les typologies de désordres en pourcentage de l’effectif pour les logements collectifs. En orange sont présentés les chiffres de la période 2021-2023, en gris foncé ceux de la décennie 2014-2023, en gris ceux de la décennie 2004-2013, et en gris clair ceux de la période 1995-2003. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des périodes.

Évolution des désordres équipements sanitaires

Un premier constat concerne les désordres liés aux équipements sanitaires, qui augmentent de façon importante depuis la période 1995-2000, passant de 1,6 % des sinistres à 10,8 % en 2021-2023. Cette évolution est principalement due à l’installation croissante de douches à faible ressaut et de receveurs extra-plats en acrylique, qui ont tendance à se déformer.

Arnaud BURY, président de la Commission C2P à l’AQC, explique : « Leur très faible garde d’eau crée des débordements dès que des cheveux s’accumulent dans la bonde. » Il souligne également la difficulté de raccordement du bac à douche aux parois verticales, nécessitant un mastic sanitaire d’étanchéité du plombier et un traitement d’étanchéité du mur.

De son côté, Christian GARCIA, adjoint de direction au GIE Socabat, espère que « le Guide du CSTB pour la mise en œuvre de douches accessibles “zéro ressaut”, actuellement en cours de rédaction, va endiguer ce type de sinistres. » Il constate également, depuis trois ans, des pathologies liées à des fuites en sortie de réservoir des WC suspendus, ces réservoirs n’étant pas maintenus correctement contre le support.

Désordres liés aux fenêtres et portes-fenêtres traditionnelles extérieures

Couverture de l'étude de pathologie « Fenêtres : points de vigilance » de l'AQC

Les désordres liés aux fenêtres et portes-fenêtres traditionnelles extérieures ont également connu une évolution dégradée, passant de 4,2 % des désordres en 2004-2013 à 8,5 % en 2021-2023.

De nombreux problèmes d’infiltration sont causés par des défauts de liaison entre la menuiserie et la structure. On constate également parfois des petits défauts de fabrication, notamment au niveau des points de drainage de la fenêtre.

Catherine LABAT,
présidente de la commission
Observation de la Qualité de la Construction
et expert construction

Désordres liés aux toitures terrasses accessibles

La catégorie « Toiture Terrasse accessible avec isolant et protection rapportée » représente 7,6 % des désordres sur la dernière période, ce qui en fait une catégorie toujours fréquente. Christian GARCIA précise que « le traitement des points singuliers représente le gros des pathologies. » Il observe également des problèmes de pourrissement des éléments porteurs en bois, matériau de plus en plus utilisé.

Dès que l’on sort du NF DTU, il y a des risques pathogènes de condensation.

Christian GARCIA

Catherine LABAT ajoute : « C’est censé être une pratique maîtrisée. Il y a déjà eu des travaux sur les toitures terrasses à l’AQC, mais cela mériterait qu’il y en ait d’autres. Avec l’augmentation réglementaire des toitures végétalisées, qui rendent difficile la localisation des fuites, on risque de voir les pathologies augmenter. »

Logements collectifs : Les dix éléments d’ouvrage les plus coûteux à réparer en cas de désordres

Le graphique ci-contre montre la répartition en pourcentage du coût total des désordres pour les logements collectifs. En orange sont présentés les chiffres de la période 2021-2023, en gris foncé ceux de la décennie 2014-2023, en gris ceux de la décennie 2004-2013, et en gris clair ceux de la période 1995-2003. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.

Coût de réparation des désordres revêtements de sol intérieurs

Bien que les revêtements de sol intérieurs aient une part de l’effectif en diminution sur la période 2021-2023, ils restent en première position pour le coût total des désordres avec 13,2 %, en légère baisse par rapport à la période précédente. Les fissures de carrelage représentent un problème récurrent, avec des coûts de réparation élevés en raison de la hausse des prix des matériaux entre 2022 et 2023.

Arnaud BURY rappelle qu’en 2022, le NF DTU 52.2 sur le carrelage a été mis à jour, ce qui devrait porter ses fruits dans les années à venir. Des travaux sont également en cours sur les carrelages grand format, plus sensibles aux conditions de planéité du support et plus difficiles à coller.

Je ne suis pas surpris par ce classement. Les sinistres en revêtements de sol ont des répercussions financières importantes en raison de leurs conséquences matérielles et immatérielles inéluctables : déménagement, garde-meubles, réaménagement, privation de jouissance, perte de loyers. Ce lot technique, tout comme ceux du second-œuvre en général, mériterait des opérations de contrôle plus simples et plus structurées pour être effectivement réalisées par les responsables travaux présents sur chantier. Or, bien souvent, les plans de contrôle sont trop étoffés et ne sont pas suivis comme ils devraient l’être, faute de disponibilité et de temps.

Jean-Bernard STÉPANIAN
Responsable Prévention Construction chez Axa
Couverture de l'étude de pathologie « Sols carrelés : points de vigilance » de l'AQC

Équipements sanitaires : un coût de réparation élevé des désordres

En cohérence avec leur fréquence élevée, les équipements sanitaires, sont en haut du classement en termes de coût passant de 1,1% à 7,9% entre les deux périodes extrêmes. « L’étanchéité est tout un système qui doit être continu entre le sol et les parois. La plupart du temps, quand une douche fuit, il faut tout refaire, d’où un budget élevé », explique Catherine Labat. 

Baisse des désordres pour les façades lourdes

Tant en part de l’effectif que pour ce qui concerne le coût des désordres, on note une baisse pour les deux catégories « Façade lourde ». Selon Christian GARCIA, « Cela peut être lié au développement de l’isolation thermique par l’extérieur, qui rend moins visibles les fissures du béton que pour une façade avec enduit sur béton. » Arnaud BURY avance deux explications supplémentaires :

  • pour les façades lourdes à base de béton banché, il explique qu’en petit collectif, le béton n’est plus aussi systématique et cède du terrain au bois
  • quant aux façades à base de maçonnerie de blocs de béton, il précise que « la diminution des désordres est sans doute liée à l’évolution des techniques à joint mince, de mieux en mieux maîtrisées et couvertes désormais par le NF DTU 20.1 mis à jour en 2020. »
Graphique montrant les typologies de désordres en pourcentage de l’effectif pour les maisons individuelles, avec les dix principales catégories de désordres selon l'Observatoire de la Qualité de la Construction (AQC).

Le graphique ci-contre présente la répartition en pourcentage de l’effectif des typologies de désordres pour les maisons individuelles. En orange sont présentés les chiffres de la période 2021-2023, en gris foncé ceux de la décennie 2014-2023, en gris ceux de la décennie 2004-2013, et en gris clair ceux de la période 1995-2003. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.

Désordres liés aux revêtements de sol

Malgré un léger recul, la catégorie « Revêtements de sol » reste en tête avec 11,5 % des sinistres. Christian GARCIA explique : « Une cause récente est liée aux isolants sous chape en polyuréthane, qui se tassent, générant un affaissement de la chape et du carrelage, entraînant des fissurations. Il arrive que le sol s’affaisse de plusieurs centimètres ! » Catherine LABAT ajoute que le NF DTU Carrelage Collé ne rappelle pas les règles concernant le fractionnement des chapes, créant un flou à la réalisation.

Les chapes sont couvertes par un NF DTU ou des règles professionnelles à part, avec des contraintes importantes en termes de fractionnement afin d’éviter les fissures, surtout dans des pièces avec des angles saillants, tout en longueur ou avec des rétrécissements liés à un couloir. Il serait utile de rappeler ces règles dans le NF DTU Carrelage Collé.

Désordres liés aux parquets bois

Les parquets bois sont également concernés par les désordres, en particulier avec les dispositifs en pose flottante qui peuvent se gondoler sous l’effet de l’humidité en l’absence d’un joint périphérique de dimensions suffisantes.

Il s’agit encore d’un manque de contrôle de la part des constructeurs de maisons individuelles, qui font souvent appel à des sous-traitants. Le conducteur de travaux devrait vérifier avec le carreleur ou le poseur de parquet que la chape est prête à recevoir le revêtement de sol.

Jean-Bernard STÉPANIAN

Désordres liés à la couverture en petits éléments

La catégorie « Couverture en petits éléments », bien qu’en baisse par rapport à la première période (9,4 % pour 11,9 %), reste significative. Arnaud BURY précise : « Les points singuliers tels que les rives, les faîtages et les points bas sont autant de sources d’infiltrations s’ils ne sont pas bien traités. » Christian GARCIA ajoute : « Au regard des changements climatiques, ces ouvrages sont à surveiller dans les années à venir. »

Forte augmentation des désordres liés aux équipements sanitaires

Comme pour les logements collectifs, les désordres liés aux équipements sanitaires ont fortement augmenté, passant de 1,2 % à 7,6 % entre les deux périodes extrêmes.

Augmentation des pathologies des fenêtres et portes-fenêtres traditionnelles extérieures

La catégorie « Fenêtre et porte-fenêtre traditionnelle extérieure » a également vu une forte augmentation, passant de 3,1 % sur la période 2004-2013 à 6 % sur la dernière période. Cela est notamment dû aux infiltrations entre la menuiserie et le support, exacerbées par une utilisation plus importante du bois et des matériaux d’isolation biosourcés, plus sensibles à l’eau. Christian GARCIA précise : « Une simple infiltration peut conduire à refaire toute l’isolation voire la structure. »

Toitures-terrasses non accessibles : une nouvelle catégorie de désordres

Enfin, avec 3,6 % de l’effectif, on note l’arrivée dans ce Flop 10 des « Toitures-terrasses non accessibles », liée à l’augmentation des maisons cubes contemporaines. Cette catégorie est à surveiller dans les années à venir.

Graphique montrant les typologies de désordres en pourcentage du coût pour les maisons individuelles, avec les dix principales catégories de désordres selon l'Observatoire de la Qualité de la Construction (AQC).

Le graphique ci-contre présente la répartition en pourcentage du coût total des typologies de désordres pour les maisons individuelles. En orange sont présentés les chiffres de la période 2021-2023, en gris foncé ceux de la décennie 2014-2023, en gris ceux de la décennie 2004-2013, et en gris clair ceux de la période 1995-2003. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.

Coût de réparation élevé des désordres liés aux revêtements de sol intérieur

Comme pour les effectifs, la catégorie « Revêtement de sol intérieur » est en première position du coût des désordres avec 17,8 % (contre 6 % sur la période 1995-2003), principalement en raison des problèmes de carrelage. En effet, casser et refaire tout en relogeant les occupants entraîne de lourdes répercussions financières, et le sujet technique est encore plus délicat en présence de plancher chauffant. Jean-Bernard STÉPANIAN conseille : « Le rôle du conducteur de travaux en matière de contrôle de ses chantiers, au moment opportun, est fondamental pour limiter les désordres. »

Chapistes et carreleurs devraient réfléchir ensemble pour faire baisser la sinistralité. C’est l’ensemble de l’ouvrage qui doit être examiné.

Catherine LABAT

Coût de réparation des désordres liés aux fondations superficielles

Bien au-delà de la dixième place en pourcentage de l’effectif, la catégorie « Fondations superficielles » continue à peser lourd en termes de coût, mais en net recul par rapport aux décennies précédentes (10,1 % du coût total des désordres sur la période 2021-2023 contre 24,3 % sur la période 1995-2003), ce qui la positionne en seconde place dans le Flop 10. Jean-Bernard STÉPANIAN regrette : « Les fondations ne sont pas ancrées à la bonne profondeur pour s’affranchir des phénomènes de dessiccation des argiles du sol. »

Avec les arrêtés de 2020 sur les dispositions à respecter en zone RGA (retrait-gonflement des argiles) et l’obligation faite aux maîtres d’ouvrage, depuis le 1er janvier 2024, de fournir une attestation de prise en compte des règles de prévention du risque RGA, cette sinistralité devrait encore fortement diminuer d’ici quelques années.

Arnaud BURY

Coût de réparation des désordres liés aux façades lourdes

Cette année, le pourcentage du coût de sinistralité concernant les façades lourdes à base d’éléments en terre cuite est supérieur, pour la première fois, à celui des façades lourdes en blocs de béton. Si les parts de marché de la terre cuite dans le bâtiment augmentent, il semble que les désordres soient principalement la conséquence d’une mauvaise mise en œuvre au niveau des joints, créant des infiltrations. Christian GARCIA explique : « Avec les procédés de joints minces, le moindre défaut d’alignement peut générer une fissuration qui peut devenir infiltrante. »

Disparition des désordres liés aux murs enterrés ou de soubassement

Il est à noter que la catégorie « Mur enterré ou de soubassement » a disparu du Flop 10 sur la dernière période.

Locaux d’activité : quels sont les éléments d’ouvrages les plus sinistrés ?

Graphique montrant les typologies de désordres en pourcentage de l’effectif pour les locaux d'activité, avec les dix principales catégories de désordres selon l'Observatoire de la Qualité de la Construction (AQC).

Le graphique ci-contre présente la répartition en pourcentage de l’effectif des typologies de désordres pour les locaux d’activité. En orange sont présentés les chiffres de la période 2021-2023, en gris foncé ceux de la décennie 2014-2023, en gris ceux de la décennie 2004-2013, et en gris clair ceux de la période 1995-2003. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.

Désordres liés aux menuiseries extérieures

Les menuiseries extérieures restent en tête du Flop 10 avec 10,5 % des désordres, montrant seulement un très léger recul dans le pourcentage de l’effectif des désordres. Arnaud BURY explique : « Ces désordres sont manifestement liés à la mise en œuvre, avec des produits précis au millimètre que l’on pose dans une structure béton pas aussi précise. Ce problème d’interface entre deux corps d’état qui n’ont pas les mêmes tolérances d’exécution génère des infiltrations. » Il ajoute également : « Un autre souci rencontré est le non-respect des dispositions entre le fabricant de profilés et le fabricant de fenêtres, ce qui crée parfois des problèmes de liaisons pouvant aussi conduire à des infiltrations. » Jean-Bernard STÉPANIAN souligne que les menuiseries font également l’objet de nombreuses innovations structurelles et thermiques. « Elles sont devenues, pour certaines, des produits de haute technologie nécessitant beaucoup de soin et d’attention lors de la mise en œuvre. »

Désordres liés aux toitures-terrasses non accessibles

Les toitures-terrasses non accessibles avec isolant représentent 14,6 % de l’effectif de la dernière période (7,6 % pour la première période), si l’on cumule les désordres de celles qui sont avec ou sans protection rapportée. Christian GARCIA explique : « Cette sinistralité peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Il s’agit de couvertures légères en métal qui, en cas d’accumulation d’eau, se déforment et peuvent même s’effondrer. Le poids des nouvelles charges, telles que les panneaux photovoltaïques, influe aussi sur la solidité de l’ouvrage, générant parfois des infiltrations voire des problèmes de structure. On constate aussi des problèmes de couvertines liés aux grosses pluies infiltrantes et aux vents violents, si la mise en œuvre n’a pas été parfaitement réalisée. »

Stabilité des désordres liés aux réseaux d’eau intérieurs

Pour les réseaux d’eau intérieurs, il n’est pas constaté d’évolution depuis plusieurs années. Catherine LABAT constate que « le fait d’avoir remplacé le cuivre par le PER n’a pas fait baisser la sinistralité. »

Couverture de l'étude « Réseaux hydrauliques privatifs intérieurs : points de vigilance » de l'AQC

Baisse des désordres liés aux revêtements de sol intérieurs

Pour les revêtements de sol intérieurs, la quantité de sinistres a baissé depuis la première période, passant de 10,2 % sur la période 1995-2003 à 7,9 % des effectifs en 2021-2023. Catherine LABAT explique : « Cela pourrait s’expliquer par la suppression des carrelages scellés dans les grandes surfaces depuis 2010, ce qui a fait baisser les pathologies. »

Locaux d’activité : Les dix éléments d’ouvrage les plus coûteux à réparer en cas de désordres

Graphique montrant les typologies de désordres en pourcentage du coût pour les locaux d'activité, avec les dix principales catégories de désordres selon l'Observatoire de la Qualité de la Construction (AQC).

Le graphique ci-contre présente la répartition en coût total des typologies de désordres pour les locaux d’activité. En orange sont présentés les chiffres de la période 2021-2023, en gris foncé ceux de la décennie 2014-2023, en gris ceux de la décennie 2004-2013, et en gris clair ceux de la période 1995-2003. Cette présentation permet de comparer l’évolution de chaque désordre au fil des années.

Coût de réparation des désordres liés aux revêtements de sol intérieurs

Comme pour la part d’effectifs, la part de coût des désordres liés aux revêtements de sol intérieurs est en diminution tout en restant élevée, passant de 13,1 % sur la première période à 10,6 % sur la dernière période. Pour autant, ce désordre reste le premier. Arnaud BURY explique : « Aujourd’hui, les revêtements de sols sont compatibles avec une utilisation intensive. Il est probable que les désordres concernent surtout les surfaces de vente, car lorsqu’il y a un problème, il faut condamner le local, ce qui a de lourdes répercussions financières. »

Coût de réparation des désordres liés aux toitures-terrasses non accessibles

La part de coût des désordres liés aux toitures-terrasses non accessibles avec isolant et protection rapportée augmente légèrement, passant de 5,7 % à 6,4 % sur les trois dernières années. Christian GARCIA indique : « Cette augmentation est liée à l’augmentation en part d’effectifs et peut aussi s’expliquer par les coûts importants quand il faut déposer des panneaux photovoltaïques ou une toiture végétalisée pour pouvoir procéder aux réparations. » Arnaud BURY précise : « Depuis 2018, les toitures-terrasses végétalisées sont encadrées par des règles professionnelles, mais il faudra encore un peu de temps pour en ressentir les bénéfices. »

Coût de réparation des désordres liés à la voirie

La part de coût des désordres dans la catégorie « Voirie » reste quasi constante à 4,5 %. Catherine LABAT explique : « Il s’agit plus de problèmes de chaussée que d’eaux pluviales. Comme les maisons, les voiries sont aujourd’hui confrontées à une problématique d’assèchement des argiles, qui génère des fissures et un affaissement de la voirie. Une étude est en cours sur les routes en Indre-et-Loire, par exemple. » De tels sinistres pouvant perturber l’exploitation d’un local commercial et donc avoir de lourdes conséquences financières, Arnaud BURY précise : « Il est important d’avoir une couche de forme adaptée aux exigences d’exploitation du bâtiment, telles que des aires de livraison, pour éviter la formation de nids de poules, etc. »

Quel sont les 10 désordres de construction les plus courants sur les maisons individuelles en région PACA ?

Graphique montrant les typologies de désordres en pourcentage de l’effectif pour les maisons individuelles en région Paca, avec les dix principales catégories de désordres selon l'Observatoire de la Qualité de la Construction (AQC).

Le graphique ci-contre présente la répartition en pourcentage effectif des typologies de désordres pour les maisons individuelles en région Paca par rapport à la France. En orange sont présentés les chiffres Paca de la décennie 2014-2023, en gris les chiffres France de la même période. Cette présentation permet d’identifier les désordres spécifiques à la région Paca.

Désordres liés à la couverture en petits éléments

Le désordre le plus révélateur de ce Flop en Paca est celui représenté par la couverture en petits éléments avec environ 14 % des désordres des maisons individuelles contre environ 9 % en moyenne nationale. Jean-Bernard STÉPANIAN explique : « Dans le Sud-Est, l’artisan maçon prend très souvent en charge, par tradition, les lots maçonnerie et couverture, réalisant traditionnellement ses faîtages au mortier bâtard. Or ces mêmes artisans, qui réalisent désormais des faîtages à sec, n’en maîtrisent pas toujours les détails d’exécution, démontrant que le métier de couvreur est un métier à part entière. À cela s’ajoutent des phénomènes météorologiques d’intensité de plus en plus importante, de nature à mettre en évidence des malfaçons et/ou des non-conformités d’exécution ponctuelle à l’origine de dommages affectant le couvert de l’ouvrage. »

Désordres liés aux fondations superficielles

Une autre pathologie particulière à la région Paca est celle qui touche les fondations superficielles, avec presque le double de la moyenne française. Catherine LABAT souligne : « Paca est l’une des premières régions impactées par les problèmes de retrait-gonflement. Le terrain s’y prête, plus encore avec le déficit pluviométrique. Ce n’est pas une pluie violente qui peut suffire à réhumidifier le sol. » Jean-Bernard STÉPANIAN regrette le manque de prise de conscience du risque sismique par les constructeurs. « La réglementation a pour objectif premier de préserver la vie des occupants, avant toute considération propre à l’intégrité de l’ouvrage lui-même. Il est donc important de veiller à la bonne conformité parasismique de l’ouvrage et de la justifier, si nécessaire, en réalisant préventivement un reportage photographique circonstancié en phases fondation et gros œuvre. »

Désordres liés aux murs enterrés ou de soubassement

Le même constat s’applique aux murs enterrés ou de soubassement, qui représentent environ le double de la moyenne nationale. Cela est attribué aux dénivelés de la région. Jean-Bernard STÉPANIAN explique : « Quand quelqu’un construit sur le terrain au-dessus de celui du voisin, cela risque de provoquer un glissement de terrain si le mur de soutènement n’a pas été construit correctement. Les économies à court terme par un constructeur sont alors vite annihilées. »

Moins de désordres liés aux revêtements de sol intérieur en Paca

En revanche, la catégorie « Revêtement de sol intérieur » est moitié moins élevée en Paca (6 % contre 12 %), et s’inscrit en troisième position des désordres contre la première place au niveau national. Catherine LABAT souligne : « Dans le sud, le carrelage est culturel. Il y a à la fois plus de carrelage posé et moins de sinistres. Les professionnels sont plus performants en termes de technique. Ce serait intéressant de connaître leurs bonnes pratiques. Ce sont peut-être des choses toutes simples mais qui améliorent sensiblement la qualité de la pose. »