
Fiche technique
SOMMAIRE
Les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur concernés par cette fiche sont constitués de panneaux isolants en polystyrène recouverts d’un sous-enduit armé revêtu d’un RPE (Revêtement de Peinture Epais organique ou minéral) ou d’une finition hydraulique. Ces systèmes sont communément appelés ETICS ou ITE. Ce complexe est collé, calé/chevillé ou fixé mécaniquement (profilés de maintien) sur la paroi et assure l’isolation thermique, l’étanchéité et l’esthétique d’ensemble. Des désordres peuvent se produire lors de la rénovation des ETICS. Lorsque les maîtres d’ouvrage engagent des travaux de rénovation (désordres anciens réparés ou non, encrassement dans le temps de la finition…), des désordres dits de « 2e génération» peuvent apparaître :
Les RPE appliqués en finition sur l’ETICS en place conservent, dans le temps, une perméance à la vapeur d’eau suffisante et les risques de condensation, soit dans la masse de l’isolant, soit à la surface intérieure des parois de la façade, restent donc faibles. À l’occasion d’opérations de rénovation, la finition va être recouverte. La perméance à la vapeur d’eau de la façade va s’en trouver modifiée.
Si le revêtement venant recouvrir la façade n’est pas suffisamment microporeux (ou perméant), condensation et moisissures sont susceptibles de se développer.
La vigilance s’impose, notamment si le bâtiment est mal ventilé et/ou situé en zone de montagne.
Le différentiel de teneur en eau entre l’extérieur du bâtiment et l’intérieur y est plus important.
En rénovation, l’application sur support fissuré d’un film mince en entretien peut conduire à des déboires. Ce film peut en effet ne pas résister aux mouvements discrets de son support. Cette pathologie va apparaître lorsque l’ETICS à rénover sera affecté de fissures franches, par exemple des fissures coupant le sous-enduit au droit des joints entre les panneaux isolants. Le film appliqué en rénovation va se fissurer s’il n’a pas été formulé pour résister à la dilatation et au retrait thermique de l’isolant.
En rénovation la mise en œuvre d’un film susceptible d’exercer des tensions sur les couches d’origine, peut engendrer des décollements de l’ensemble du complexe de finition (anciennes et nouvelles couches).
Les panneaux isolants d’origine peuvent avoir été simplement collés au support ou fixés mécaniquement. Dans la première situation, un décollement peut se produire à tout moment, y compris hors du délai de garantie décennale. En effet, la façade est sollicitée lors des intempéries. Le vent exerce des efforts de pression-dépression qui, à la longue, peuvent altérer le collage des panneaux.
Des désordres peuvent alors apparaître suite à un manque d’appréciation de :
Les ETICS sont soumis occasionnellement à des chocs en partie basse, de nature à les détériorer. Une double armature doit être mise en place (armature renforcée).
Les Règles professionnelles ETICS, révisées en 2010 et acceptées par la C2P permettent d’apprécier l’état de dégradation de l’ETICS (codes K1 à K6). Le diagnostic est constitué d’une reconnaissance préalable, effectuée pour chaque pan de façade à traiter, qui comprend plusieurs étapes :
Elle passe par un examen visuel et des essais en laboratoire.
Nota : la procédure, décrite dans les Règles, est allégée pour les constructions de type R+0 et R+1 dont la surface reste inférieure à 250 m2.
Suivant l’état de l’ETICS, l’entrepreneur sera conduit à réaliser un entretien simple ou une rénovation plus élaborée. Dans les situations les plus défavorables des techniques lourdes sont retenues :
Nota : la technique consistant à peler le sous-enduit reste assez délicate et imprévisible si des essais préalables ne sont pas effectués. En effet, le pelage, soit l’arrachage du sous-enduit, altère la peau de l’isolant. Sa surface devra être poncée avant l’application du nouveau sous-enduit. Si la peau de l’isolant manque de cohésion, ce support sera affecté par l’opération. Ce sera d’autant plus le cas avec les polystyrènes tranchés/découpés à la mise en oeuvre.
D’autres techniques existent. Elles conduisent à surisoler la façade ou à appliquer sur le RPE un support pouvant recevoir un nouveau sous-enduit et un RPE. Ces solutions sont visées par des Avis Techniques.
Dans tous les cas, le processus de rénovation ne doit pas entraîner de modification de l’état de perméance de la façade (apparition de moisissures en intérieur, phénomènes de condensation à l’interface isolant / enduit ou isolant / paroi).
Dans le cadre de la rénovation, réfection des dégradations, entretien des ITE, les recommandations professionnelles RAGE et le cahier 3035 du CSTB peuvent également être consultés.
Des autocontrôles sous forme de fiche et à adapter à chaque chantier sont également prévus dans les recommandations RAGE (annexe J) durant tout le déroulement de mise en place du procédé.
Contrôles préalables sur le support existant avant rénovation :
Contrôles à réaliser pendant la mise en œuvre :
La réalisation d’un calepin de chantier et l’obtention d’un carnet de détails de la maîtrise d’oeuvre permet, de la conception à l’exécution, d’éviter certaines malfaçons parfois rédhibitoires et coûteuses. Chaque étape d’autocontrôle (et donc de mise en oeuvre) devrait faire l’objet d’un reportage photographique.
Se reporter à la fiche D08.
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